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Plantes, microorganismes et roches: leurs relations fascinantes pour piéger du CO2 dans les sols tropicaux

Heure

20:00 - 21:00

Lieu de l'événement

Palais de Rumine, Place de la Riponne 6, 1005 Lausanne

Lieu de rendez-vous

Auditoire XIX de zoologie, Palais de Rumine (5ème niveau), Lausanne

Conférence académique organisée en collaboration avec la Société académique vaudoise

Pflanzen (Symbolbild)
Image : northlightimages, istockphoto.com

a majorité des travaux actuels sur le cycle du carbone continental s’attache pour l’essentiel à sa branche organique, la question tournant autour de comment augmenter la préservation de matière organique dans les sols sur le long terme. Or, en domaine tropical, l’essentiel du cycle du carbone organique se situe dans les tout premiers centimètres du sol, disqualifiant ainsi toute accumulation profonde et durable significative. Pourtant, le carbone peut aussi être stocké sous forme minérale : le calcaire. En Afrique tropicale existent des espèces d’arbres qui sont associés à des accumulations calcaires bio-induites. Cauchemars de certains bucherons qui y brisent leurs scies, ces arbres biominéralisateurs accumulent dans leurs tissus et les sols des cristaux d’oxalate de calcium et de carbonate de calcium. De fait, l’oxalate de calcium, sel organique naturel sous-produit de l’activité photosynthétique de l’arbre, est issu du CO2 atmosphérique. Bactéries et champignons du sol vont se charger de transformer ce sel organique en roche, c’est-à-dire en calcaire. Pour deux carbones issus du CO2 atmosphérique, un sera transformé en roche, puits durable. Cette transformation particulière a deux conséquences immédiates importantes : elle contribue évidemment à piéger du CO2 mais elle modifie aussi les conditions géochimiques des sols, en particulier son acidité, avec des effets inattendus sur la qualité des ressources édaphiques. Bien qu’observées dans des conditions actuelles, ces propriétés biogéochimiques de l’écosystème pourraient bien expliquer la présence d’accumulations de calcaire dans des systèmes fossiles, pourtant coupés de toutes sources de calcaire.

En conclusion, il apparaît aujourd’hui fondamental de s’intéresser de plus près au cycle minéral du carbone et non plus seulement à sa branche organique. De plus, la voie oxalate-carbonate démontre une fois de plus que la vie reste une force géologique incontournable si l’on veut comprendre l’évolution de la Terre au cours de sa longue et tumultueuse histoire.

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Langues : Français