Agriculture régénérative et réchauffement climatique
L’agriculture régénérative permet de freiner efficacement le réchauffement climatique mondial, à condition d’adapter sa mise en œuvre à chaque site. C’est ce qui a fait consensus parmi les intervenant·e·s issu·e·s de la politique, de l’administration, des ONG, de l’économie et de la science lors d’une manifestation publique.
Vous trouverez cet article et d'autres articles dans le rapport annuel 2023 de la SCNAT.
La qualité du sol est essentielle pour l’agriculture régénérative, afin que celle-ci puisse absorber et stocker du CO2 par la formation d’humus. Il s’agit de la forme la plus efficace, la moins coûteuse et la plus applicable d’une pratique appelée séquestration. Cette contribution scientifique a été apportée par Pascal Boivin, professeur d’agronomie à la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) et co-auteur d’un rapport des académies européennes (European Academies Science Advisory Council EASAC) sur l’agriculture régénérative et d’un rapport du Conseil fédéral sur la séquestration du carbone.
Selon Daniel Imhof, de la division Agriculture de Nestlé, l’agriculture régénérative est essentielle pour les entreprises actives à l’échelle mondiale, car une production basée sur cette méthode peut mieux s’adapter au changement climatique. C’est pourquoi de nouvelles techniques plus respectueuses du climat, comme la constitution d’humus, sont à l’essai dans les fermes suisses.
Dans le cadre du panel, le directeur de l’Union des paysans Martin Rufer a plaidé pour une marge de manœuvre des exploitations et pour la formation initiale et continue des agriculteurs. La rentabilité de l’agriculture régénérative et les modèles d’incitation pour les agricultrices et agriculteurs ont été abordés par Eva Wyss, responsable Agriculture au WWF Suisse, et Elena Havlicek, de la section Sol de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Selon Delphine Klopfenstein Broggini, conseillère nationale genevoise (Vert·e·s suisses) et membre de la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie, la politique agricole et le dossier des sols n’avancent que très lentement.
L’implication de tout le monde, et en particulier des consommatrices et consommateurs, est décisive, car les pratiques alimentaires sont déterminantes pour le mode de production agricole, et donc pour la santé des sols.
Contact
Dr. Roger Pfister
Académies suisses des sciences
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